Les franchises étrangères passent à l’offensive
Pour un franchiseur, il est important de prendre le temps de bien évaluer ses chances de réussite avant de se lancer dans un projet . Et ce, même si les nouveaux concepts importés par les enseignes étrangères peuvent donner naissance à des rêves fous. En parlant justement d’idées nouvelles, après l’arrivée de Steak’n’Shake (l’année 2015) et celle de Five Guyes ( l’année 2016), la franchise canadienne Copper Branch débarque sur le territoire français avec des fast foods vegan. Une grande première !
L’Hexagone investi par de grosses enseignes
Copper Branch a déjà ouvert 4 points de vente depuis le début de 2019. Et d’après les bruits qui courent, elle prévoit d’ouvrir 40 restaurants en France avant le deuxième semestre de 2020. Une autre entreprise qui fait parler d’elle, le Waffle Factory. La société belge vendant des gaufres compte actuellement plusieurs points de vente en France.
Force est de constater que la France a été envahie par de nombreuses enseignes étrangères dont des professionnels de la restauration, mais également des entreprises de décoration italienne comme Coincasa. Il s’agit là d’une véritable aubaine pour les entrepreneurs en devenir, car toutes désirent recruter des franchisés.
Cependant, comme dit plus haut, il est indispensable pour toute personne souhaitant créer une expansion de bien réfléchir avant d’investir dans un concept étranger . En effet, pour vivre une success-story comme celle de Mac Do ou celle de Mango, il est nécessaire de se poser les bonnes questions avant de devenir le franchisé d’une boîte étrangère.
Comment s’assurer de bien choisir sa franchise ?
L’avis de ces quelques spécialistes, David Borgel (le country manager de Franchise World Link ) et Samuel Burner (de L’Observatoire de la franchise ) vous permettront de faire la différence entre une opportunité d’affaires et un investissement à haut risque.
Selon les explications de David Borgel, être le premier franchisé d’une entreprise étrangère en France n’est pas forcément avantageux. En effet, plus le siège est loin, plus les dépenses liées aux déplacements d’un animateur seront dispendieuses. Samuel Burner partage le même avis et souligne le fait qu’il est important de pouvoir discuter avec des référents se trouvant à proximité.
Même si aux yeux de la loi, un pilote suffit, pour un master franchisé il est toujours judicieux d’ouvrir un point de vente « test », a ajouté David Borgel. En effet, l’entrepreneur de doit pas foncer tête baisser dans une franchise en espérant pouvoir respecter les objectifs imposés.
Un bon concept, qu’est ce que c’est ?
Avant d’investir dans un concept étranger il faut se poser certaines questions, dont celle-ci, « est-ce que l’idée a été adaptée aux consommateurs français ? ». Par ailleurs, tout franchiseur doit posséder des connaissances sur la typologie des villes de France, les goûts des éventuelles cibles ainsi que leurs modes de consommation. Ce que Samuel Burner veut dire par là c’est . qu’il faut penser à accorder les produits et/ou services à importer aux besoins des potentiels acheteurs. Si l’on désire par exemple entreprendre dans le domaine du prêt-à-porter, il faut absolument prendre en compte le climat de la ville d’implantation ainsi que la morphologie de la plupart des habitants. Il en est de même pour un réseau d’immobilier étranger ! Sachant que les agences françaises prennent une commission de 5%, des calculs s’imposent !
. De leur côté, les enseignes de restauration doivent également se plier à cette règle. Les plats d’un restaurant mexicain, par exemple, doivent également être revisités afin de plaire au palais des Français. En outre, même si en Amérique du Nord, les restaurants sont spacieux et imposants, les franchises made in USA s’implantant en France devront se contenter de quelques dizaines de mètres carrés. .
En conclusion, toute idée importée doit être étudiée et adaptée aux exigences du public français, mais aussi aux ressources disponibles. Néanmoins, créer quelque chose de neutre serait une grossière erreur. D’après Samuel Burner, pour réussir sa franchise, il faut s’armer d’un concept spécifique. C’est-à-dire trouver le juste milieu entre les besoins du public visé et le concept originel. Il faut souligner que s’il est question de revendre des produits, il faut penser à les adapter aux normes françaises, qui, il faut bien l’avouer, sont assez différentes de celles des autres nations.
Photos : milibris.com, publiticket.fr